Lettre envoyée aux maires du 05

7 rue de l’Archevêché05200 EMBRUN
dal05@droitaulogement.org
Association loi 1901  

Madame, Monsieur le Maire, Mesdames/Messieurs les conseillers municipaux,

Dans un contexte de difficultés croissantes pour l’accès à un logement pérenne et décent pour de nombreux résidents Haut-Alpins, le comité DAL 05 est créé afin :

  • D’unir et organiser les personnes mal-logées, sans-logis, les locataires, les résidents des foyers et centres d’hébergement, des habitants des campings et d’habitats légers et/ou mobiles confrontées à des difficultés économiques, à une discrimination, au racisme, à toute situation portant atteinte à l’accès ou au maintien dans un logement décent, choisi, accessible, économe…
  • De lutter contre les expulsions de toute forme d’habitation, et d’agir pour un relogement choisi ;
  • D’agir pour le relogement décent et stable de toute famille  et personne mal-logée ou sans logis ;
  • D’agir en faveur de l’application et amélioration des lois favorables aux personnes en difficulté de logement et aux locataires, notamment la loi de réquisition, la loi DALO, le droit à l’hébergement inconditionnel quelle que soit la situation administrative, les droits des locataires…

Et plus généralement :

  • D’organiser le soutien, l’information, la promotion d’actions ayant pour buts de remédier à la crise du logement, aux difficultés des mal-logés et des sans-logis, des locataires.
  • D’agir contre la spéculation immobilière et foncière, les loyers et le logement chers, et toutes les dépenses connexes associées, et contre la précarisation des statuts locatifs…
  • De résister à la marchandisation/privatisation du logement social, aux politiques du logement et d’urbanisme contraires à l’intérêt des habitants des Hautes-Alpes.

Avec un taux de résidences secondaires aux alentours des 50 % sur l’ensemble des Hautes Alpes mais frôlant les 90% sur certaines communes, nous souhaitons, notamment, attirer votre attention sur les outils mobilisables dans le cadre de la loi n° 2024-1039 transpartisane visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue, à l’initiative des députés Annaïg Le Meur et Iñaki Echaniz.

Plusieurs outils sont ainsi mobilisables dès maintenant :

  • Définir des quotas d’autorisations de meublés de tourisme (possible pour les communes qui appliquent la taxe sur les logements vacants ou ayant plus de 20% de logements secondaires, ce qui est le cas de Briançon) ;
  • Avoir recours à des règlements de changements d’usages afin de limiter la transformation de locaux en locations courte durée (LCD). Dans ce règlement, il vous est également possible de déployer le principe de compensation qui demande aux propriétaires de locations courte durée de mettre sur le marché une surface équivalente en location longue durée.

Il vous est également possible, et ceci indépendamment de cette loi, de restreindre le nombre de location courte durée par foyer fiscal afin d’éviter la spéculation par des multipropriétaires.

Vos pouvoirs sont désormais élargis concernant les meublés de tourismes : enregistrement en mairies, amendes administratives, conformité des DPE. Nous vous joignons ce lien qui reprend en détail ces nouvelles possibilités qui vous sont offertes : https://www.vie-publique.fr/loi/292100-loi-du-19-novembre-2024-airbnb-desequilibres-du-marche-locatif-le-meur

Nous souhaitons aussi :

  • Voir les collectivités mobiliser pleinement, auprès des propriétaires, les leviers d’actions mis en place pour l’incitation à la mise en location de logements vacants : prime vacance, loc’avantages, ainsi que pour la rénovation énergétique de logements considérés indécents ;
  • Que les aides régionales mobilisables pour le logement saisonnier le soient pour des logements décents avec possibilité de transformation en logements pérennes à terme et que soit privilégiée la rénovation de l’existant ;
  • Que la destruction ou la mise en vente de logement social soit interdite, car elles réduisent le parc locatif social.

De nombreux leviers existent afin de remobiliser des logements existants et, si le béton doit couler, qu’il coule à destination des habitants permanents. Ceci afin de freiner l’urbanisation de notre territoire et la spéculation qui contraint les habitants permanents à l’exode social et professionnel. Nous pouvons citer l’exemple de Chamonix qui interdit, désormais, la promotion immobilière pour les résidences secondaires et les mesures prises dans le Pays basque favorables au logement permanent.

Après des décennies où ces sujets ont été peu mis sur la table, il s’agit simplement d’un juste rééquilibrage des choses. Afin de pouvoir répondre aux questions posées par les habitants qui nous sollicitent, nous vous remercions de nous faire connaître vos positions et actions en cours ou à venir sur l’accès au logement permanent par mail  (dal05@droitaulogement.org) ou par courrier à l’adresse du Dal05.

Dans cette attente, nous vous prions de croire, Madame, Monsieur le Maire, Mesdames/Messieurs les conseillers municipaux, en nos cordiales salutations.

                                                                  Le Conseil d’Administration DAL 05

Vos droits en cas d’expulsion

I/ LES MOTIFS D’EXPULSION

Spécifique au privé (loi de 1989) :

  • congé vente, reprise ou pour motif réel et sérieux: Le propriétaire doit avertir le locataire 6 mois avant la fin du bail (3 mois pour un meublé) par courrier recommandé ou huissier. Les règles de fond et de forme à respecter par le bailleur sont détaillées à l’art 15 de la loi de 1989 pour un logement vide, et pour un meublé à l’art 25-8 de la loi 1989 (pour bail meublé signé avant le 27 mars 2014 il faut consulter l’article L 632-1 du code de la construction et de l’habitation)

Communs (logement privé loi de 1989 + HLM) :

  • impayés de loyers : Le bailleur doit faire signifier un commandement de payer qui entraîne la résiliation du bail deux mois après la signification si l’impayé n’a pas été réglé. Voir les conditions de forme spécifiques de l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989

Pour la CAF c’est à partir du 3e mois d’impayés

  • occupant par nécessité: entrée sans l’accord du propriétaire
  • défaut d’assurance : le propriétaire doit envoyer un commandement laissant 1 mois pour fournir un justificatif, il faut le fournir, sinon c’est la procédure d’expulsion. Toutefois, le bailleur peut renoncer à l’expulsion et souscrire une assurance pour compte du locataire, récupérable auprès de celui-ci par douzième à chaque paiement du loyer.(art 7 g de la loi du 6 juillet 1989)
  • troubles de voisinage ou de jouissance
  • refus par le bailleur du transfert de bail du locataire à un membre de sa famille suite à l’abandon du domicile ou au décès du locataire(conditions posées à l’art 14 loi 1989). L’article 40 de loi 1989 ajoute d’autres conditions pour transfert d’un hlm.

Spécifique HLM :

  • dépassement du plafond de ressources PLS : le bail peut être résilié si les revenus du foyer sont supérieures à 1,5 fois le plafond de ressources pour un logement PLS durant 2 années consécutives, et si logement est situé en zone A bis, A ou B1.(Article L442-3-3 CCH).
  • Absence de réponse à l’enquête ressources : le bail peut être résilié lorsque refus de réponse pendant 2 années consécutives à l’enquête sur les ressources adressée par bailleur et si le logement est situé en zones Abis, A ou B. (article L 442-3-4 CCH)
  • sous-location: en hlm, sous certaines conditions, la sous-location d’une partie dulogement est admise en faveur d’une personne de + de 60 ans ou adultes handicapés (Article L 442-8-1 CCH)
  • refus de 3 propositions de relogement dans le cadre de démolition de son immeuble HLM. (Article L353-15 III du CCH)
  • sous-occupation :est sous-occupé un logement comportant un nombre de pièces habitables supérieur de + d’1 au nombre de personnes y ayant leur résidence principale. Expulsion suite refus de 3 propositions de relogement. Pas d’expulsion si locataire âgé de + de 65 ans, ou est handicapé, ou a à sa charge une personne handicapée.(Article L621-2 du cch)
  • logement « insuffisamment » occupé dans l’année: le locataire doit occuper au moins 8 mois par an son logement, sauf motifs légitimes (obligation professionnelle, raison de santé, ou cas de force majeure).( Article L442-3-5 du CCH)

Expulsion illégale :

L’expulsion illégale au moyen de menaces, manœuvre ou voies de fait est un délit (article L.226-4-2 du code pénal). Si le propriétaire ou des « gros bras » sont là, ou que d’autres types de pressions sont exercées, la victime doit appeler la police et/ou déposer plainte, tenter de conserver des preuves (films, enregistrement, attestation des voisins) et contacter le DAL.

II/ LES ÉTAPES DE LA PROCÉDURE : QUE FAIRE ?

Télécharger le document en PDF “Les étapes de la procédure d’expulsion” ici

Les textes :

  • Article 7 de la loi du 6 juillet 1989 (loi n° 89-462) : obligations du locataire
  • Article 15 : définit les modalités du congé du bailleur pour les logements non meublés
  • Article 20 : compétence de la commission départementale de conciliation
  • Article 24 : résiliation du bail pour défaut de paiement du loyer et commandement de payer, saisine de la CCAPEX
  • Article 25-8 : modalités du congé du bailleur pour les logements meublés
  • Article L. 411-1 du code des procédures civiles d’exécution : principe pas d’expulsion sans décision de justice
  • Article L. 412-1 : commandement de quitter les lieux
  • Article L. 412-2 : prorogation du délai du commandement de quitter les lieux
  • Article L. 412-3 : délais renouvelables que le juge peut accorder
  • Article L. 412-4 : durée de ces délais
  • Article L. 412-5 : saisine de la CCAPEX au moment du commandement de quitter les lieux
  • Article L. 412-6 : trêve hivernale
  • Article L. 412-7 : exception des logements étudiants
  • Article L. 412-8 : exception en cas de violences conjugales
  • Article L. 433-1 : sort des meubles

Pour plus d’informations, contactez le comité DAL le plus proche de chez vous en cliquant ici.