Archives de catégorie : HAUTES-ALPES

Soupe et bobine :Jamais sans toit !Vendredi 6 juin 2025 -18h30 salle des fêtes Eyguians Garde-Colombe

Vendredi 6 juin 2025

18h30 salle des fêtes Eyguians Garde-Colombe

Un toit c’est un droit ! Mieux connaitre et
combattre les difficultés locales de Logement

18h30 : Accueil et présentation
18H45 : film En permanence, le quotidien de l’antenne toulousaine de
l’association Droit Au Logement
19h45: Echanges sur le logement et le mal logement dans le Buech avec des

membres de l’association Droit au Logement (DAL) du 05

20h30 : Brèves du Buech – Soupes et Repas Partagé

Participation libre – Accès PMR – Organisé par Soupes et Bobines –
Contact : soupesetbobines@orange.fr – ipns, 2025

Les locataires des HLM ruinés par la privatisation des HLM, les conséquences du hold-up de Macron !

 Nous l’appellerons Patricia, elle
habite un HLM dans les Hautes-Alpes. Suite à un divorce, elle vit seule avec
ses deux enfants. Heureusement le père de ses
enfants peut lui payer une petite pension même s’il gagne modestement sa vie.

Son appartement de type T3 est
propre, il est lumineux et relativement grand, mais il a été construit dans les
années 70. A cette époque, il n’existait pas d’obligation d’isolation alors on
construisait des murs avec une fine couche d’isolation. D’autant plus que le
fioul coûtait peu. Son immeuble en a donc toujours consommé beaucoup. Les
menuiseries, portes et fenêtres, sont en double vitrage rénovées dans les
années 90, mais déjà anciennes (20 ans) et peu performantes.

Mais les temps ont changé et le
prix du fioul a flambé. Il est enfin évident qu’il faut isoler ces immeubles
pour le bien de ses habitants et du climat. L’envolée des prix du pétrole de
2008 a mis cette évidence dans les projecteurs médiatiques.  Mais la rechute du pétrole en 2011 a cassé
l’urgence. Malgré tout, cahin-caha, l’office d’HLM OPH 05 a mis en place un
vaste plan d’isolation en 2016. Pas seulement de l’HLM de Patricia mais de tous
ses HLM.

Le plan
consistait en une rénovation globale de l’immeuble avec isolation par
l’extérieur et changement des menuiseries. De coûteux bureaux d’études sont
venus faire des diagnostics. Ils ont longuement étudié les solutions et tous
les détails des opérations. Fin 2016, le plan de rénovation était prêt.  Isoler un immeuble n’est techniquement pas
comparable à envoyer une fusée sur la lune. Les travaux consistent à plaquer de
l’isolant sur la façade et à changer les menuiseries en faisant attention aux
ponts thermiques. L’opération peut se
faire en gardant les locataires dans leur appartement.

L’objectif
du plan était simple et clair: en 8 ans, tous les immeubles devaient voir leur
consommation de chauffage divisée
en 4. Le budget était enfin réuni. L’autofinancement par l’office était
important et les économies d’énergies allaient rembourser une bonne part de ces
investissements. Mais les aides, quoique minoritaires, étaient nécessaires.

Dans
notre monde moderne, nos dirigeants communiquent et réalisent ensuite (ou pas).
La communication fut lancée tambour battant. Habitant et administrateur des HLM
à l’époque, je travaillais dans le secteur des économies d’énergies. J’étudiais
alors le dossier pour le compte d’un syndicat des locataires. Surprise :
le plan était propre et précis. Les solutions retenues étaient un bon compromis
entre le prix et un choix de matériaux plutôt biosourcés. Les passoires
thermiques étaient mises en priorité. Le choix d’une isolation poussée et non
au rabais fut un soulagement. Avec ces solutions, quasiment plus besoin de
chauffer les gros bâtiments compacts, ni de changer le mode de chauffage et
d’installer de coûteuses chaudières au bois. Un chauffagiste me dit même cette
phrase: « Après ces travaux, nous ne servirons plus à rien. Une
panne de chauffage et le bâtiment mettra deux semaines à se refroidir. »
Les
appartements mal situés, pleins de ponts thermiques, souvent difficilement
chauffables allaient avoir enfin chauds.

 

Militant depuis 10 ans au sein des
HLM pour l’isolation de tous les bâtiments et surtout des passoires thermiques,
on me riait au nez quand je parlais d’isolation globale par l’extérieur.
« On ne va pas dépenser autant d’argent pour des HLM » me répondait
le mépris des gens élus. Beaucoup d’énergie militante pour obtenir une
évidence, le rendement n’était certes pas bon, mais enfin on y arrivait. Le
conseil d’administration vota à l’unanimité les travaux, je respirais. Aucun
élu ne fut contre et je n’entendis personne non plus dire cette célèbre phrase:
« c’est trop compliqué et coûteux et pis si les locataires laissaient pas
les fenêtres ouvertes
!».  Les
pauvres, c’est bien connu, c’est trop con ! Quand le locataire du Nord
hurle de se geler et de payer de lourdes charges, parfois il obtient ses 18
degrés réglementaires. Tandis que celui du Sud a trop chaud et ouvre ses
fenêtres juste pour dormir. Transformer un problème collectif en responsabilité
individuelle est la marque de la bourgeoisie de droite comme celle de gauche.
Mais la bataille culturelle de l’isolation était enfin gagnée!

Les mêmes élus, 10 ans plus tard,
paradaient sur la photo du journal local pour annoncer le vaste plan
d’isolation.

« Seule une catastrophe
naturelle pouvait empêcher sa réalisation », me dit la directrice des HLM de
l’époque. Elle avait bataillé ferme pour y arriver. De droite, mais droite et
humaine, elle avait mouillé sa chemise avant de partir à la retraite.

L’élection de Macron est sûrement
à ranger dans la catégorie de catastrophe.

Arrivé au pouvoir, il avait un
vaste plan de baisse d’impôts pour soulager les plus riches et les grandes
entreprises de 100 milliards d’impôts. Mais il ne fallait pas trop creuser le
déficit, son plan avait une colonne recette. Faire les poches d’un tas
d’organismes publics, assurances chômages, collectivités publics, collecteurs
d’argent pour la formation professionnelle et organismes HLM. Tous ces
organismes avaient des revenus directs et des cagnottes dus à leur bonne
gestion.

 


Ainsi, à peine élu, Macron décida
de faire les poches des HLM et d’accélérer leur privatisation rampante qui se faisait
lentement car même les élus de droite rechignaient. Il le fit sans faire de
bruit. Il prit deux mesures perverses. D’abord, Macron obligea les HLM à se
regrouper selon des critères de taille: un office ne pouvait plus faire moins
de 15000 logements. Objectif éliminer les petits pour favoriser les gros, souvent
privés. Les entreprises privées du sociales avaient été dans ses premiers
soutiens.

Pour accélérer le regroupement, il
décida de les taxer, mais de manière subtile et vicieuse. Il était
politiquement délicat de piquer un milliard aux locataires des HLM directement.
Il décida de faire un coup de bonneteau: tu déplaces l’argent de manière
complexe et l’argent disparaît. Il
décida de supprimer 50€/mois d’allocation logement aux locataires. Mais,
astucieusement, il obligea les offices à baisser leurs loyers de 45€/mois. Pour
les locataires, le résultat immédiat ne fut que 5€/mois d’augmentation. Le
scandale fut immédiat: les 5€/mois coûtèrent politiquement cher à Macron. Mais
les 45 euros restants ne lui coûtèrent rien du
tout.

Pour
les offices HLM, ce fut un lent empoisonnement. Privés de ressources, carrément
dévalisés par le Hold-up macronien, ils annulèrent leurs investissements et
réduisirent l’entretien basique de leur parc. Pour finaliser la mesquinerie
macronienne, l’état doubla la TVA des travaux de réparation et de rénovation
des HLM.

Lors
du mouvement des gilets jaunes, j’interpellais le député local, macroniste et
rapporteur du budget. Je lui criais la honte absolue de cette mesure. Il me
répondit en aparté «c’est vrai, c’est nul, mais les HLM gaspillent les
subventions et l’argent public doit être bien employé».

Pendant
ce temps, l’État lançait de gros budgets d’aides à la rénovation des
propriétaires à grand coup de primes et de certificats d’énergies. J’avais
travaillé sur les économies d’énergie qui sont un autre grand scandale d’état
passé sous les radars. Ce dispositif kafkaïen pensé par des bureaucrates oblige
les fournisseurs d’énergie à acheter des certificats d’économie d’énergie. Un
intermédiaire certifie à toute personne effectuant certains travaux d’économies
d’énergie et lui délivre ces certificats. Le processus est bureaucratique,
complexe et déconnecté de la réalité des économies réelles. Les intermédiaires
sont en position de force, ils peuvent se gaver. Ceux qui ont pensé ce
dispositif ont quitté le ministère pour créer de juteuses sociétés de certificats
d’économies d’énergie et ont fait fortune. Il est vrai que prélever directement
une taxe sur les fournisseurs et subventionner les HLM ou collectivités ou
particuliers, c’était trop simple et efficace, c’est-à-dire « old-school ».

Plus de la moitié de cet argent
public s’envola dans des détournements opaques : la cour des comptes a
enfin étrillé ce dispositif au bout de 15 ans, son inefficacité se voyait
trop !

Les macronistes ne sont scrupuleux
que lorsque l’argent atterrit dans la poche des pauvres. Le macronisme c’est la
taxation des pauvres aux services de la baisse des impôts des plus fortunés, le
tout enveloppé d’une grosse couche de « com » moderne. Parfois cela
se voit et parfois l’entourloupe passe crème, comme pour les HLM.

Pour les HLM, le coup de
passe-passe fut bien réalisé. La presse n’en parla pas, les partis de gauche
non plus. Alors que certains directeurs des HLM furent outrés d’une telle
mesure.

Mais la tête du mouvement des HLM
se garda de protester vigoureusement, bien trop proche et dépendante du
pouvoir. Nous avons essayé d’alerter, mais le mouvement syndical des locataires
HLM était moribond et sans soutien. La bourgeoisie de gauche, au sein du PS et
de EELV, au pouvoir dans de nombreuses communes et dans des offices HLM, ne
trouva rien à redire aux regroupements des offices et à leur privatisation.

De nombreux offices publics ont dû
se regrouper selon la théorie macro-hollandiste qu’« une grosse structure
est mieux gérée qu’une petite » : ce fut faux pour les super
régions et les super communautés de communes. Les offices HLM publics
furent privatisés et les grands groupes HLM se sont constitués. Ce processus
entamé en 2002 par Borloo, continué par Boutin prolongé par Sarkozy, ne fut pas
remis en question par Hollande. Macron, le parachève. Le peu d’échos et la
faible résistance du mouvement HLM s’explique par leur complicité. Emmanuelle
Cosse, ancienne d’EELV version hollande, présidente du mouvement HLM fit un
silence gêné. Comme pour les affaires de harcèlement de son mari Denis Baupin.

Après avoir
ruiné les offices, il est facile de les accuser de mauvaise gestion comme les
macronistes à Grenoble.
Elisa Martin, présidente de l’office sauva
la privatisation de l’office. Le maire de Grenoble ne voyait pas trop
d’inconvénients.

Détruire un service public avant
sa privatisation est indispensable. La bourgeoisie de gauche nous répète alors
le fameux « il faut être réaliste, nous
sommes la gauche réaliste, le public ne marche pas 
! ». Jusque
dans les années 80, un logement social était invendable ou alors pour un euro
symbolique. A cette époque, les société anonymes HLM n’existaient pas, les
banques ne faisaient pas main basse sur le livret A. Les banques ne pouvaient pas
être actionnaires de SA HLM, les loyers HLM ne doublaient en 12 ans.

Le pire dans cette histoire est
que -contrairement à la rumeur droitarde- le logement se finance lui-même et
n’est pas perclus de subventions. Si des aides existent, elles sont
incomparables aux financements du logement privé. La promotion immobilière concentrée
sur la maison individuelle se voit lourdement assistée. Un logement nécessite
des routes, des réseaux électriques, gaz, eau, épuration. Ces lourdes
infrastructures sont socialisées. Pour aller au travail, l’habitant de maison
individuelle voit ses aménagements de réseaux routiers, eaux, électriques,
payés par beaucoup d’argent public.  Les
aides à la rénovation et aux énergies renouvelables profitent pour des
milliards d’euros aux propriétaires. De plus, le logement HLM est le moins
gourmand en matériaux et en espace que le logement privé. Il artificialise
moins et coûte moins cher en impôts que la maison individuelle. Mais quand ce
sont des propriétaires, les médias parlent d’aide, quand ce sont les
locataires, il s’agit de l’assistanat !

Mais revenons à nos locataires.

La guerre ukrainienne a mis fin à
l’énergie pas chère en Europe. Les factures énergétiques sont payées par les offices HLM. Ils répercutent les augmentations
aux locataires avec un an de retard. Face à la flambée des prix de l’énergie et
la proximité des élections, le problème de l’augmentation des charges fut mis
sous le tapis. La décision a été prise
de retarder le paiement de l’augmentation des charges locatives aux offices HLM.  Les dirigeants des offices espéraient-ils un
geste de l’état qui les lamine depuis 20 ans ?

 

Ils
rêvent, ils ne sont pas une station de ski ! Si Mr Giraud, l’ancien député
représentant du lobby de la montagne a su trouver des millions pour payer les
factures électriques des stations de ski, les pauvres ne font pas partie de ses
préoccupations. Les pauvres n’inspirent pas de craintes aux macronistes, que du
mépris.

Huit années plus tard, les
factures d’énergie ont flambé. Patricia se voit alors réclamer 800€ de
régularisation, elle doit payer. Certains locataires doivent payer 1500 €. Si
le plan d’isolation avait été réalisé, elle aurait vu sa facture baisser.
Patricia et le climat s’en porteraient mieux.

Un mouvement de protestation est
en cours sur les Hautes-Alpes. Soutenu par la France Insoumise locale, il
proteste contre cette injustice totale. Le racket de 1 milliard a lieu
chaque année. Il doit cesser. Il doit faire partie des priorités du Nouveau
Front populaire.

 

Nous proposons de signer cette
pétition : stop au Hold-up des HLM. Un vaste plan de rénovation doit être
relancé, toutes les études sont dans les cartons.

 

Le
silence politique de la gauche donne un sentiment d’abandon dans les classes
populaires.

Les seules médiatiques protestations
furent celles du très macronien président du BTP 05 ! Il protesta contre
l’annulation du plan de rénovation des HLM, elle
privait le secteur de nombreux chantiers.

Les
entreprises du BTP sont très affectées par la baisse des constructions neuves.
Elles seraient très heureuses de rénover les HLM comme le serait aussi
Patricia. Depuis 2007, je me bats pour cette évidence, la rencontre du social
et de l’écologie.

Pour
l’instant, la seule chose qui a soulagé les locataires des HLM, c’est la baisse
de 30 % des besoins de chauffage en montagne. La cause, le réchauffement climatique !

L’isolation
des bâtiments permet aussi un meilleur confort l’été. De plus en plus de
passoires thermiques deviennent invivables l’été, même à Gap. Les locataires
fragiles, notamment les anciens, n’ont comme unique solution que d’installer
une mauvaise climatisation portable et dépensent encore plus d’électricité.

L’indécence est totale de vouloir
dépenser des milliards d’euros pour organiser les JO 2030 d’hiver et de faire
payer des milliards aux locataires de HLM.



Cette indécence révèle bien le
caractère Robin des bois des riches de Macron. Faire tomber cette injustice
doit être une priorité pour tous les militants et élus du Nouveau Front
populaire.

À l’heure où le gouvernement
décide de rendre le chèque d’énergie non systématique et de supprimer les aides
aux plans d’isolation des logements sociaux, les locataires doivent être
défendus par les partis de gauche.

Dans un pays de 2,88 millions de
millionnaires contre 700 000 il y a vingt ans, il est possible de trouver l’argent et de satisfaire les locataires des
HLM et le président du BTP 05.

Il
est urgent que les médias alternatifs s’emparent et médiatisent le scandale de
la privatisation des HLM.

Plus
d’une personne sur 6 vit en HLM. Le mal-logement et le prix du logement
touchent la moitié de la population.

Il
serait intéressant de connaître le nombre d’élus qui sont locataires à droite
comme à gauche.

Ici
dans les Hautes-Alpes, nous n’avons que des élus propriétaires, de droite comme
de gauche.

Il
est temps que les locataires se sentent défendus par les partis de gauche.

Cela
passe par dénoncer ce scandale et proposer une vraie politique publique du
logement !

Cette
politique publique passe par la construction de HLM public à 100 %, un
financement pérenne de plusieurs milliards
d’euros par une taxation
des AIRBNB, la taxation des patrimoines, le
blocage des loyers, la taxation et la limitation du nombre des résidences
secondaires. Et enfin une taxation réduite des travaux
d’isolation des logements sociaux.

Toute
proposition cosmétique n’est que de la com ou de la manœuvre. 

Dans
le logement comme dans l’isolation, on fait pour de bon ou on ne fait
pas !

 

 Source et lectures :

La marchandisation du logement social
en France

Loi privatisant les HLM :
pourquoi il sera bientôt encore plus galère de trouver un logement décent

André Castelli : « La privatisation
de Valles Habitat est un désastre politique et social »

Mobilisation devant le Conseil
départemental du Jura contre la privatisation des offices HLM

 

Le 16-17-18- Septembre: Les Alpes ne peuvent pas accueillir toute la richesse du monde

 Projet affiche:


Attention: Le site www.epuration-sociale.org est en cours de construction

Toutes organisations voulant s’associer le peut en envoyant un mail à lemaildejean@gmail.com

Participation aux frais:
https://www.helloasso.com/associations/rouge-durance/formulaires/1

Pour rappel un article du même thème:

https://blogs.mediapart.fr/jean-ganzhorn/blog/140222/les-alpes-ne-peuvent-pas-accueillir-toute-la-richesse-du-monde

et d’autres sur le thème:

PACA et Occitanie même combat ?

Élu·es d’Occitanie, laissez béton ! 

 L’Occitanie
vacille sous les coups de la bétonisation et de la périurbanisation.
Devenus expert·es en greenwashing, les élus organisent de force
l’aménagement du territoire selon un modèle destructeur issu de la
pensée productiviste des années 1980. Nous, associations et collectifs
mobilisés sur nos territoires, exigeons l’abandon immédiat de ces
projets mortifères.


L’« exode urbain », extension du domaine de la rente 

L’expression « exode urbain » évoque en miroir celle d’« exode rural »,
désignant le dépeuplement massif des campagnes au profit des villes
pourvoyeuses d’emploi industriel depuis le XIXe siècle. La thématique de
l’exode urbain s’est imposée dans les médias comme l’une des
conséquences du Covid-19, avec une mise en récit littéraire narrant la
découverte émerveillée de la campagne paisible. Nous l’envisageons
plutôt comme une « relocalisation du capital » entretenue par les
discours médiatiques.

 

 

Les Alpes ne peuvent pas accueillir toute la richesse du monde !

 Les Alpes ne peuvent accueillir toute la
richesse de France, ni tous les projets destructeurs….


 

Depuis
des années, les Alpes, attirent de plus en plus d’heureux propriétaires de
maisons secondaires. Les Alpes sont un lieu de fraîcheur par temps caniculaire.
Nous pouvons y dormir la nuit avec les fenêtres ouvertes, elles nous font
entrer un air frais et apaisant. Dans les grandes villes et les régions
méditerranéennes, les fenêtres du soir apportent un air chaud et moite
désagréable. Les nuits sont peu reposantes. Les bords de mer, plus frais le
sont uniquement sur quelques kilomètres mais ils sont devenus de plus en plus
inaccessible et surpeuplés. La montagne a encore une faible densité de
population. Elle est peu bétonnée sur le papier, dans les statistiques, car,
par définition, elle offre peu de zones habitables. La France se réchauffe mais
pas seulement ! Elle s’artificialise aussi de plus en plus. Le béton a
coulé à flot depuis des décennies dans le sud-est français. Le choix du
pavillon individuel est responsable de 70 % de cette artificialisation :
bien plus que les zones artisanales et les centres logistiques.
En France la délocalisation des usines à l’étranger a réduit
l’emprise des usines. Les usines sont remplacées par les centres de logistiques. 



 L’artificialisation détruit la biodiversité. Elle
est co-responsable de l’extinction de masse en cours. Cette extinction menace d’écrouler
les écosystèmes naturels mais aussi agricole. L’agriculture chimique et
industrielle est aussi co-responsable de cette extinction de masse. Les insectes
disparaissent, les oiseaux, les champignons… Comme des dominos, les écosystèmes
s’écroulent, mais ils s’effondrons sur nous. Que les poissons disparaissent des
mers et la source de protéine la moins chère et couteuse en énergie s’évanouit.
Ne plus artificialiser la nature est aussi essentiel que de lutter contre le
climat. Mais sur cette catastrophe, le déni est encore plus grand.

Des départements échappent relativement à l’artificialisation
de masse comme le 04 ou 05. Déprise agricole après 45, déprise du peu d’industrie
existant, station de ski concentrés sur quelques massifs, le béton a bien coulé
mais concentré.

Hélas, cette préservation de la nature dans ces
régions en fait la cible de bien de projets d’artificialisation. Une horde de
camions-toupie à béton arrive. Le calme de la région attire. Les montagnes sont
vues comme un havre de fraîcheur et de tranquillité dans une monde qui coule
comme un navire. Autour du lac de Serre-Ponçon, la moitié des maisons est déjà
du logement secondaire, vide 10 mois par an. La ruée, depuis le COVID, est
fulgurante et par conséquent, les prix s’envolent (+ 25 % depuis 2 ans). Le
prix de l’immobilier avait déjà été multiplié par 3 en vingt ans. Les rêves de
maison secondaire se surajoutent au rêve de posséder une maison principale.
C’est l’escalade de la multipropriété.

Cependant, il n’y pas de place pour tous ces
rêves. L’espace constructible est réduit : zone Natura 2000, zone rouge
avalanches, glissements de terrain, zone inondable, les tumultueux torrents de
montagne rendent bien des zones inconstructibles.
L’accès aussi est un souci. Il faut construire des
routes supplémentaires et monter les réseaux,à des coûts très élevés. Mais là
encore,  la solution a été trouvée pour
permettre la construction extra-urbaine : mutualiser le financement de ces
lourdes charges en le faisant supporter par l’ensemble de la population de la
commune ou de l’inter-co ! Ainsi pour l’assainissement des eaux usées ou
pour le raccordement au réseau électrique, nous mutualisons les coûts !
Les habitants des zones denses paient pour les habitants des zones peu denses
et éloignées. Autrefois, cette solidarité s’entendait, les zones éloignées
étaient pauvres. Aujourd’hui tout s’inverse, l’éloignement devient un bonus.
Les maisons secondaires se rêvent lointaines, perchées et surplombantes mais
desservies par Amazon. Elles se revendent de plus en plus cher et elles sont
recherchées et jalousées comme des bijoux. La mutualisation des coûts des
réseaux leur est favorable. Si les propriétaires de ces maisons devaient payer
le prix réel des routes, des stations d’épuration et des réseaux électriques,
ils seraient très surpris et certainement freinés ! Sûrement que nombre
d’entre eux, souvent favorables au « chacun -chez -soi et
chacun-pour-soi »,
réviseraient leurs opinions…  La facturation des réseaux se fait sur la
proportion de la consommation d’eau ou d’énergie et non sur la distance entre le
fournisseur et l’usager
. Il en va ainsi pour l’épuration d’eau ou le réseau
électrique. Pour les maisons secondaires, ce mode calcul est très avantageux.


Si l’envie de maison secondaire s’entend, se
comprend, ces désirs vont buter sur une réalité physique.
Il est impossible pour les
régions alpines d’accueillir toute la richesse du monde.
Tous ces désirs même repeints
en vert, dépassent nos disponibilités en ressources
. Les
conséquences sont déjà visibles. La recherche de foncier, qui est déjà rare et
cher, entraîne la flambée de l’immobilier à la vente et par ricochet celui du
locatif. De plus, la richesse du monde a besoin d’une cohorte de
serviteurs : femme de ménage, nounou, aide à la personne etc…pour ces
personnels, c’est la double peine : des métiers peu rémunérés avec beaucoup
de déplacements. Ils doivent reverser à leur propriétaire
l’essentiel de leur revenu en loyers excessifs.
Bienvenue dans le servage moderne.  Le prix du foncier rend impossible pour les
jeunes paysans de trouver des terres.
Ici l’héritage est tout, et le mérite est bien peu.      Il est assez ironique de
voir une horde d’inactifs rentiers, vivant dans la surconsommation de loisirs,
se plaindre du manque de vigueur des travailleurs pauvres. Leur discours sur le
manque d’appétence de la jeunesse est indécent !

L’augmentation du trafic routier, et donc de la
pollution, est flagrante. Une noria de véhicules envahit les routes les
vendredis soirs et dimanches. Le comble est que ces bouchons les poussent à
réclamer des prolongements autoroutiers destructeurs. Les promesses de
réalisation sont permanentes de la part des élus amoureux du béton, toujours à
la chasse de cet électorat votant a 80 %.

La limitation du nombre de maisons secondaires devient
vitale, si nous désirons empêcher l’épuration sociale en cours. Malheureusement
les épurés ne votent pas, le suffrage est devenu ici censitaire, la défiance
envers les politiques ayant gagné les rangs.


La ministre du Logement Mme
Wargon de Macron
, est une non gauchiste certifiée mais elle connaît le
problème de l’artificialisation des sols. Elle a qualifié la maison
individuelle de non-sens écologique. Elle s’est fait taper sur les doigts.
C’est choquant pour la grande part des Français amoureux de leur maison,
illusion de d’indépendance et d’appartenance. C’est une triste réalité pour
celui comprend le problème de l’urbanisation, de la construction. En
construisant des petits collectifs, nous pouvons réduire l’artificialisation de
80 %, nous réduisons aussi le prélèvement sur les ressources : le bâtiment
est l’un des principaux responsables de notre consommation de matériaux. Il est
le principal consommateur d’énergie. Il faut rappeler qu’une maison consomme à
sa construction en moyenne 50 à 100 000 litres d’équivalent litre de fioul en
énergie. Les maisons neuves sont maintenant généralement bien isolées mais leur
impact sur la nature dépend de leur construction, de leur taille. Le choix de
petits collectifs permettrait de réduire la consommation en matériaux et
surtout en espace. Nous devons faire quelques étages pour réduire
l’artificialisation de 80 %. Il s’agit somme toute d’un petit sacrifice, mais
un défi culturel gigantesque !

Dans ce contexte, la possibilité de posséder
une maison secondaire parait indécente face à la catastrophe écologique. Une
maison de 12 millions d’euros se construit actuellement dans le
Briançonnais ! Il s’agit d’un record mais les prix donnent le tournis.  Pendant ce temps, le pouvoir Macronien taxe
les HLM (voi
r article) !

Mais une partie de cette population privilégiée
a aussi les exigences de son statut social: elle souhaite construire un golf
pour s’amuser avec 4 millions d’argent public. La place manque mais une zone
naturelle, protégée et inondable fera bien l’affaire! Le maire du village,
multipropriétaire, grand gagnant de la ruée vers l’immobilier, trouve le choix
de l’aire du projet (la Garenne) pertinent puisqu’il la qualifie de « zone
qui ne sert à rien et ne rapporte rien »(La Provence 29/01/22).   C’est à des phrases comme cela qu’on les
reconnaît, les stratosphériques! L’indécence de ce projet laissera pantois nos
descendants…

Malheureusement, raser 40 hectares de pinède,
pour faire un projet de trous de balle n’est pas une exception. Les habitants
des stations trouvent désagréable la vue de toutes ses voitures venues
rejoindre la montagne. Effectivement, une fois arrivés à destination, leurs
propriétaires ne s’en servent plus et les laissent bêtement stationnées pendant
leur séjour. Alors, les grands penseurs ont décidé de cacher ses véhicules
qu’on ne saurait voir! Et du coup, toutes les stations se lancent dans la
création de parkings souterrains ou aériens. Des millions d’argent public
seront consacrés, non à développer le train mais à dégager la vue. Hummm, les
affréteurs de camion toupies se frottent les mains…


 

La noria du Week end entraine des bouchons au
terminaison des autoroutes. Basique, simple. Alors à grand renfort d’argent public
et de camion toupies, nos représentants élus qui représentent surtout l’ancien siècle,
ont décidé de déplacer de quelques kilomètres le lieu de bouchons !  30 millions sont programmés pour déplacer celui
du sud de Gap. Le prologement entre La Saulce et Chorges et aussi sur la table ! (Voir ici et la). 

Quels visionnaires! Nous aurions pu les
consacrer à ré-ouvrir les gares, moderniser la voie de chemin de fer
(électrification) et surtout faire circuler des trains. Mais nous ne sommes pas
en Autriche ou au nord de l’Italie alpine. Pas question de faire du transport
ferroviaire, le mode de déplacement des touristes là-bas. La bagnole et la
maison, en France, c’est une religion sacrée! Nous voulons bien investir des
millions dans la réfection des voies ferroviaires alpines, mais à une condition
importante: celle de supprimer ensuite, les trains circulant dessus, ainsi que
les guichets «humains». Cela coule de source: après un an de travaux, nous
avons bien moins de trains qu’avant!

Et il nous reste encore de belles idées pour
brûler les millions du plan de relance de la montagne, qui nous a été accordé
par nos onéreux technocrates. Par exemple, nous allons finir de construire la
ligne Maginot des canons à neige contre le réchauffement climatique. Et puis,
nous candidatons pour les jeux olympiques de 2034 ou 2038. Eh oui, rien de tel
que les JO pour faire monter l’immobilier et bouger du camion toupie! Alors, en
attendant ces fameux JO, les projets fleurissent: des patinoires, des téléportés, des centres aquatiques,
des salles de spectacle et bien évidement la construction de nouvelles
résidences de tourisme haut de gamme
.[Auteur in1] 
Car si le climat se réchauffe, ici les lits se refroidissent!
Nous sommes atteints par le phénomène nommé «lit
froid», une maladie des maisons secondaires. Chaque année, des «lits
chauds»sont retirés de la location car leurs proprios souhaitent les garder
sous le coude. Ils n’ont pas besoin de les louer. Ils ont assez de pognon et
désirent les avoir libres à tout moment. Certes, ils ne viennent pas souvent et
les logements sont vides, donc nous appelons cela les lits froids. Pour lutter
contre cette maladie inévitable du capitalisme, présentée comme fatale et
insoluble, une seule solution: le camion à toupie. Il faut démouler à
chaud, c’est-à-dire mettre en location un nombre de lits identique au nombre de
lits refroidis par les rentiers. En clair, il faut construire chaque année pour
maintenir une offre touristique constante.

Triste, mais heureusement nous avons des
chargés de la propagande qui ne mettent pas les camions toupie sur leurs
plaquettes de communication. Vous ne verrez que la peinture verte, quelques
toilettes sèches, quelques panneaux photovoltaïques au joli et cher design, du
bardage bois et des composteurs à vomi géolocalisé sur votre smartphone.

Ce florilège de nouvelles infrastructures est
réalisé au nom de l’adaptation au changement climatique: construire, même moins
gourmand, consomme toujours plus d’énergie. Pourtant la fête est bientôt finie,
surtout en Europe. Le prix de l’énergie explose. Or le tourisme de masse est le
fruit de l’énergie pas chère, point barre. L’inflation énergétique va rendre
les infrastructures plus coûteuses et réduire le pouvoir d’achat des touristes,
l’effet
ciseaux va être terrible.
La logique voudrait que nous adaptions
le tourisme en rendant les déplacements et activités moins onéreux. Mais pour y
parvenir, cela demande d’investir dans une ligne de train électrifiée,
régulière, desservie et pratique. Les Italiens du Sud-Tyrol l’ont fait. Nous
devons rénover les bâtiments de tourisme, ils vieillissent mal et l’urgence est
là.  Nous devons développer uniquement
les activités douces sans coût énergétique (luges, pistes cyclables, découverte
nature, etc.….). Face aux catastrophes climatiques et économiques qui viennent,
la meilleure attitude est la modestie surtout dans les dépenses…

Mais nos montagnes, ne sont pas au bout de
leurs surprises, à côté du tourisme nous assistons à la délocalisation de la
logistique dans les Alpes. De nombreux entrepreneurs florissants du web
décident de localiser leur entreprise dans les Alpes. Ce sont des
intermédiaires, des commerçants,qui achètent des produits et les revendent sur
internet. Ils ont compris que le transport des marchandises est actuellement
lui aussi en partie mutualisé: si vous êtes au fond d’une vallée des Alpes, le
prix du frêt n’est relativement pas beaucoup plus cher. Vous pouvez maintenant
expédier au fin fond des Alpes sans grever vos marges. Ils s’installent ici et
souhaitent profiter d’un cadre de vie après 8 h d’écran. La noria de petits
camions est de jour comme de nuit de plus en plus importante. Le web
entrepreneur est cool et écolo. Le développement des offres de livraison
gratuite favorise le chalet perdu dans la montagne: on ne se déplace plus, on
clique sur internet.

Si les Hautes-Alpes ne peuvent accueillir tout
e la richesse du monde, elle accueille un peu de misère, situé sur la route de
la migration, certains s’arrête ici. Parfois ils squattent des logements vides
et fond fuir quelques rats et nettoie leurs crottes au grand dam de certains
voisins. Les médiocres hurlent abreuvés de haine cathodique à la sauce Bolloré.
Mais il leur faudra leur dire, que la main d’œuvre immigrée est indispensable à
l’industrie du BTP et que la coulée de béton ne se fera pas sans eux. Alors
leur refuser des papiers est bien mesquin, pendant que vous assistez au grand remplacement
de la gentrification des Alpes… La fièvre immobilière va enivrer les
propriétaire content que leur but de leur vie soit en hausse stratosphérique
mais l’ambiance risque de changer.  La « niçoisisation »
du 05, va pourrir la vie de la classe moyenne qui pourra difficilement comme là-bas
se loger. Le paradoxe d’une population chassée par les plus riche et traversé par les migrants…Mais qui accuse t’on ceux qu’on emploi dans les BTP ou ceux qui s’enrichissent avec la spéculation immobilière ?

Au sud du département, nos visionnaireslaissent la loi du marché dicter la transition énergétique: nous allons raserdes forêts pour faire des champs photovoltaïques. Le foncier n’est pas encoreonéreux là-bas. De plus, faire quelques bons contre-exemples permettra de faireaccepter la relance du nucléaire.

Les inégalités de richesse sont la principale
source de pollution, 10 % des plus riche émettent 50 % des gaz à effet de
serre. Or, la moitié des gaz est absorbable par la nature!

Plus vous avez de maisons et plus vous avez de
résidences secondaires et de logement vides:




Taxer le patrimoine permettrait de lutter
contre le réchauffement, pas d’écologie sans taxes sur le patrimoine !
L’écologie libérale c’est comme la guerre propre, un concept de com!

Les Alpes sont à l’avant-poste du changement
climatique avec le tout-tourisme  Nos
glaciers disparaissent et nous continuons à faire tourner des camions toupies !
Le grand remplacement des habitants est en route, la richesse du monde, vient
ici expulser à coup de projets immobiliers les non-propriétaires. L’état, la
région, le département financent une dernière salve de béton pour des
infrastructures qui paraîtront bien futiles dans 10 ans. Et pour l’instant,
ceux qui questionnent sur l’intérêt général de ces réalisations sont accusés d’être
des idéologues ! Comble de l’ironie.

Pourvoir rester vivre ici devient une question
et « Toupie or not toupie, telle est la question !»

  Dans les Alpes, épuration sociale en cours, à coup de maisons secondaires….